Une PME de Bressuire (Deux-Sèvres) est en proie à de graves difficultés financières après avoir été victime d'une escroquerie au « faux président » qui a siphonné cet été sa trésorerie de quelque 1,6 million d'euros, a-t-on appris mardi auprès de son président. Il y a peu d'espoir de récupérer les fonds, détournés vers l'Asie.
« Des malfaiteurs ont usurpé mon identité pour passer des e-mails adressés à notre responsable administrative et financière qui, malheureusement, a mordu à l'hameçon », a expliqué à l'AFP Jean Brossier, président de BRM mobilier, société spécialisée dans l'aménagement de médiathèques et bibliothèques, qui emploie 44 personnes.
Visiblement très bien renseignés sur l'organigramme et les ressources financières de la PME, les escrocs ont commencé par utiliser des adresses e-mail imitant celle du président. Puis ils se sont présentés comme des cabinets d'avocats pour « mettre sous pression, dans des conditions vraiment incroyables » la responsable administrative et financière de la PME, pourtant très expérimentée, souligne Jean Brossier.
Un premier virement bancaire le 21 juillet
Dès le 21 juillet, ils obtiennent de leur victime l'envoi d'un premier virement bancaire vers la Thaïlande, un fait insolite qui pousse la banque à demander une confirmation, qu'elle obtiendra. Car les escrocs avaient pris soin d'adresser des instructions très pressantes à la responsable de BRM : il s'agissait selon eux « d'une opération extrêmement confidentielle, d'une OPA sur un concurrent et pour le rachat d'une usine en Chine » qui nécessitait la plus grande discrétion.
Une « manipulation psychologique » qui permettra d'autres virements à des « destinataires aux noms pourtant très fantaisistes vers Hong Kong », sept au total pour un montant cumulé de 1,6 million d'euros, poursuit Jean Brossier. « Ce sont des gens très bien informés, ils connaissaient précisément le montant disponible sur nos comptes, beaucoup plus élevé que d'ordinaire car nous venions de toucher une grosse somme début août. Et c'est à partir de là qu'ils ont fait le forcing », allant jusqu'à puiser dans le découvert autorisé par la banque, déclare le président de la société.
L'escroquerie découverte le 1er septembre
Celui-ci n'a découvert l'escroquerie que le 1er septembre et a immédiatement porté plainte auprès du procureur de la République de Niort. Mais il a peu d'espoir de récupérer les fonds détournés vers l'Asie, « qui doivent depuis belle lurette être partis ailleurs ». Les escrocs ont-ils obtenu des informations confidentielles en piratant le système de l'entreprise, auprès des banques ? « J'espère que l'enquête le dira, mais ce n'est pas la première fois qu'on usurpe mon nom », déplore le président de BRM mobilier.
« Les conséquences sont dramatiques pour l'entreprise, il n'y a plus de trésorerie et on ne pourra plus faire face aux échéances des fournisseurs », assure le président de BRM, qui va devoir placer la PME entre les mains du tribunal de commerce de Niort, avec comme issue probable le dépôt de bilan. Les actionnaires de BRM mobilier, que représente Jean Brossier, ont en effet injecté selon lui plus de 1,5 million d'euros dans l'entreprise ces trois dernières années et estiment ne plus pouvoir la soutenir dans une telle situation financière.
En savoir plus sur http://www.cbanque.com/actu/53879/escroquerie-une-fraude-au-president-met-en-peril-une-pme-des-deux-sevres#vFXZIQr8JIFTKGLz.99
et aussi : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/08/27/01016-20140827ARTFIG00358-l-escroquerie-au-president-fait-des-ravages-en-entreprises.php
http://www.tribunejuive.info/justice/gilbert-chikli-escroc-de-haut-vol-pionnier-de-larnaque-au-faux-president